Les coups durs et les enfants

C’est une question que je me suis régulièrement posée : que faire quand j’ai un coup dur en tant que parent ?

Il m’arrive d’avoir des journées moins faciles. Des journées où rien ne veut aller bien, et je suis fatiguée. J’ai simplement envie d’être de mauvaise humeur et de râler. Et il nous arrive de nous disputer avec Arnaud, comme tout le monde. Des journées où l’on est juste soûlé, en fait.

Et au début, je me demandais ce que je devais faire vis-à-vis de mes enfants. Évidemment je n’ai pas envie qu’ils pâtissent de cette situation et qu’ils en subissent les conséquences. Mais d’un autre côté, je suis simplement humaine et j’ai le droit d’avoir des jours sans. J’y ai vraiment réfléchi et je me suis plusieurs fois demandé s’il fallait faire semblant que tout va bien devant eux pour les préserver.

Aujourd’hui, j’ai adopté une posture qui est à peu près toujours la même : je ne fais pas semblant. Si je suis fatiguée ou que je me sens malade, je leur dis. Je n’entre pas dans les détails, car d’une part ça ne les regarde pas forcément et en plus je n’ai pas envie d’encombrer leur esprit avec ce genre d’information. Mais ils sont parfois fatigués eux aussi ou malades. Ils savent très bien ce qu’est un bobo. Ils peuvent faire preuve d’empathie et d’autant plus que j’ai partagé avec eux ma faiblesse.

Ces jours-là, partager ma faiblesse avec eux c’est leur faire confiance. En partageant, je leur dis aussi que je sais qu’ils peuvent me comprendre et qu’ils sont en mesure de m’aider un peu.

Il y a aussi un autre aspect positif que je vois dans ce partage, sur le plus long terme celui-là. En me montrant devant eux dans mon humanité je leur dis également qu’eux aussi auront droit à leurs failles quand ils seront adultes. S’ils ont des jours où ils ne se sentent pas au top, je ne serai pas une ombre à laquelle ils se mesureront en pensant « ma mère y arrivait, pourquoi je n’y arrive pas ? » J’espère plutôt qu’ils se souviendront de leur enfance en se disant « même ma formidable mère avait des moments de fatigue et elle faisait de son mieux ».

Je crois qu’à vouloir ne pas montrer ses failles, des complexes peuvent se créer où les enfants ne perçoivent pas que leurs parents sont humains. Et ces images restent gravées. Je me souviens quand j’avais dans les 10 ans, un ami de mes parents m’avait dit qu’il en avait un peu voulu à ses parents de ne lui avoir pas montré le côté difficile de la vie quotidienne des couples, parce qu’il avait été surpris de rencontrer ces difficultés sur son chemin sans qu’on lui ait appris comment les surmonter. Vingt ans après je me souviens clairement de cette conversation et c’est en m’appuyant dessus que j’ai décidé d’adopter cette attitude d’ouverture.

Partager mes failles ce n’est pas donner à voir mes faiblesses. C’est montrer la force que j’ai de les surpasser et de ne jamais me laisser arrêter. Et c’est l’exemple que je veux leur donner.

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