la danse

J’ai déjà écrit sur la danse. Et puis quelqu’un m’a demandé si je voulais bien écrire encore sur le sujet genre ce que ça m’apporte etc. J’avais prévu de le faire, mais je ne savais pas trop quoi dire. Puis on s’est retrouvé enfermé, et là j’ai su. 

Quand on a appris qu’on allait être chez nous, le premier truc auquel j’ai pensé c’est que je ne pourrais plus aller à la danse. Évidemment ça m’a soulé, comme tout le monde, mais pas le choix. L’été, quand l’école est fermée je me débrouille toute seule donc je savais que j’avais les ressources pour me bouger. Et finalement dès le lundi j’ai vu qu’une danseuse que je suis sur Instagram allait diffuser chaque jour sa barre, comme une classe. C’est Patricia Zhou que j’aime beaucoup suivre et que j’ai vue danser à Arles il y a deux ans dans la compagnie de Benjamin Millepied. 

Alors tous les jours à 18h je mets mes chaussons. En fait hier je ne les ai pas mis et je crois que je ne vais plus les mettre parce qu’ils sont abîmés et ils m’irritent le dessous du pied. N’empêche qu’à 18h, je m’installe dans un coin : dans la cuisine, dans l’entrée ou dans le salon et que pendant 1h15 je suis le cours et je danse. 

Et là je peux vous dire quels ont été les bénéfices pour moi. Pendant 1h15, je ne pense à rien d’autre. Je suis concentrée sur les enchaînement, mon ventre, mes omoplates, mes talons, mes mollets, etc. (Ils faut penser à tout). Et à la fin du premier cours lundi, je me suis dit « ah oui c’est vrai on a pas le droit de sortir », j’avais complètement oublié. Ou vendredi, j’étais installée dans la cuisine et je regarde par la fenêtre à un moment, je vois un mec qui marche avec un masque et je me demande « qu’est-ce qu’il fout avec un masque celui-là ? » Encore une fois, j’avais complètement oublié.

Donc dans ce contexte particulier, l’avantage est que je peux vraiment me concentrer sur autre chose pendant ce temps donné, même court. Ca permet de relativiser et de prendre du recul. Et c’est vrai aussi en temps normal. Quand je suis en cours, je suis là, pas ailleurs, je ne pense à rien d’autre et je suis concentrée. 

Évidemment,c’est un temps pour moi et c’est ce que j’apprécie beaucoup aussi. Et dans le contexte du confinement et en temps normal, c’est toujours bon à prendre. C’est un temps de partage aussi. Quand je vais en cours je suis contente de retrouver mes ami.e.s et d’en profiter pour discuter avant, et après le cours, parfois longtemps. C’est une sorte de communauté. Et c’est un peu le cas avec le cours de Patricia Zhou. Tous les soirs nous sommes des centaines à nous retrouver. 

Je vous parle d’elle parce que c’est le cours que j’ai choisi. Il y a plein de cours. Mais moi, j’aime bien une certaine routine et dans le contexte actuel où l’incertitude fait partie du quotidien, j’aime bien avoir ce repère. Tous les soirs à 18h je fais ça. C’est mon repère. Comme en tant normal, mes seules constantes sont mes cours de danse. Tout le reste peut changer, aucune journée ne se ressemble mais j’ai toujours cette structure sur laquelle je peux compter. Et c’est une question de moins à me poser. 

Après, d’un point de vue physique ça m’apporte un maintien et une façon de me tenir que j’apprécie. Je sens mon corps s’étirer et s’allonger à chaque cours. J’aime que cette discipline soit aussi artistique qu’athlétique. J’aime,l’ouverture au monde qu’elle m’apporte et la lecture du monde qu’elle me permet de faire. 

Et vous ?

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