FaceTime et ma dysmorphophobie

Je n’ai pas envie de revenir ici sur la dysmorphophobie en détail car j’en ai déjà parlé . Vous pouvez retrouver plus bas mes articles passés. Je dirai juste que c’est un trouble mental dont je souffre et qui fait que dans les périodes de crises l’image que j’ai de mon corps est déformée.

J’appréhendais le confinement et je craignais que ça n’aille pas. Car je sais comment faire pour aller bien maintenant, grâce à l’expérience et à la thérapie. Je fais du sport, je m’écoute et surtout je me tiens à l’écart des situations qui ne me conviennent pas car en gros quand quelque chose me gonfle, mon reflet gonfle, comme une sorte de somatisation uniquement intellectuelle si ça peut signifier quelque chose. 

Et en ce début de 8e semaine, je peux dire avec joie que j’ai échappé au pire. Je sais que la danse et l’exercice me font du bien et je me suis organisée pour maintenir mon niveau d’activité extérieure. Et comme je le fais en temps normal, et c’était facilité par le confinement, je ne me suis pas laissée envahir par les personnes ou les situations que je juge toxiques.

Mais il a fallu quand même quelques ajustements. Le fait que mon repère spatial principal soit devenu mon appartement et plus l’extérieur m’a causé quelques soucis. Je suis habituée à beaucoup marcher, chaque jour. Dehors, où mes repères spatiaux sont hauts et larges. Soudain avec mon seul appartement pour repère, je me sentais plus imposante. Et je sais que c’est un signal que je dois écouter. Alors j’ai commencé à sortir un peu, en respectant les règles, évidemment. Et ça m’a fait un bien énorme.

Ce qui m’a le plus surprise, c’est l’impact de toutes les conversations en visio que ce soit FaceTime, WhatsApp, Messenger, HouseParty, Skype (ça fait beaucoup d’applications !) et aussi des cours suivis eux aussi en visio. Je suis habituée à mon image car je fais des vidéos et que je me prends en photo. Mais je reste toujours dans le contrôle de mon image. Quand on discute, la spontanéité intervient et je ne contrôle plus du tout mes traits, mon sourire, mes mimiques. Pareil pour le sport. Quand je fais mes exercices, je suis concentrée sur la consigne et pas sur ce à quoi mon corps devrait ressembler. 

En général en plus quand je suis en cours en vrai, je choisis une place loin du miroir ou bien je suis trop concentrée sur ce que je fais pour me regarder. Mais là mon image était à côté de celle du prof donc à chaque fois que je regardais l’écran pour savoir ce que je devais faire je tombais sur mon corps. Parfois, je crois que je n’étais pas sûre que c’était moi.

Telle une narcisse des temps modernes, je me suis parfois retrouvée captivée par mon image. À me dire : “mais attends c’est à ça que je ressemble, en vrai ?” J’ose à peine l’écrire, je me suis trouvé belle, et même gracieuse. J’ai kiffé ce que je voyais. Comme si pour une fois aussi je pouvais voir l’image que je renvoie aux autres. Alors ça ne signifie pas que je suis guérie, ça signifie simplement que j’ai fait encore un peu de progrès. 

Ci-dessous je vous propose trois articles en lien avec la dysmorphophobie que j’ai écris les dernières années.

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