Fluctuat nec mergitur 

Quand j’ai vu le message de Luc me disant qu’il allait bien, je me suis dit qu’il avait dû se tromper de destinataire. Et je suis allée me coucher sans plus y penser.

Et à cinq heures, César s’est réveillé et en regardant l’heure, j’ai vu tous les messages des gens qui s’inquiétaient. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose d’important. Et j’ai découvert l’horreur. Si proche et tellement gratuite.

César s’est rendormi tout de suite, mais moi j’ai mis un peu plus de temps.

Je ne sais pas ce qu’il faut faire maintenant. Mais je crois que les enfants nous permettent de voir que la vie continue. Ils ont besoin de sortir, de manger, de sauter et de jouer.

Et nous aussi. Mais sans eux, je ne sais pas si j’en aurais eu la force.

Quant à ce qu’on peut faire, je crois qu’il n’y a pas grand-chose. J’irai donner mon sang, car j’ai l’impression que c’est la seule chose que je peux faire pour me rendre utile.

Et je vais faire le maximum pour que mes enfants deviennent des humains aimants et bienveillants et m’assurer qu’ils ne grandissent pas dans la haine et la peur.

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