Le regard des autres

Il y a quelque chose qui peut être inquiétant ou paralysant dans le regard des autres. Mais c’est en réalité le seul regard que nous posons sur nous-mêmes et nos actions qui se révèle souvent être l’ultime obstacle.

Je me faisais la réflexion suivante un jour où je m’étais sentie un peu dépassée avec César et/ou Jasmin, Arielle n’était pas encore née. (Comme quoi il faut parfois du temps pour maturer une idée). Je ne me souviens plus de la circonstance exacte, mais je savais plus trop quoi faire ni comment réagir : gronder, rugir, laisser-faire.. ? Ce n’est pas toujours évident. Et je me rappelle que j’avais réussi à faire un pas de côté avec moi-même pour prendre du recul. Et je m’étais dit : « Si j’étais au parc, si quelqu’un m’entendait, comment je réagirais ? »

Il ne s’agissait pas de me conformer en quoi que ce soit avec une quelconque morale. Mais presque l’inverse. Si je suis en public, je veux que mes actions reflètent ma pensée et ne pas me sentir embarrassée de mes choix. Donc imaginer le regard des autres sur moi m’avait aidé à prendre la bonne décision sur le moment (certainement à base de bienveillance et de fermeté). Pas la bonne décision dans l’absolu celle-ci n’existe pas, mais la bonne décision dans mon système de valeur.

À l’inverse, quand je suis confrontée au vrai regard des autres, je fais parfois semblant que je suis seule. Je veux être sûre que je ne suis pas en train de réagir en fonction de ce qu’on pourrait penser de moi. Par exemple, je me fiche complètement que des gens puissent penser que je suis trop laxiste ou sévère avec mes enfants. Ce qui compte le plus pour moi, c’est de me dire que j’ai fait ce que j’ai pu, le mieux que je pouvais.

Cette attitude me permet d’évacuer le sentiment de honte de ma vie, qui est selon moi aussi nocif que la rancœur. La honte n’existe presque que comme un répulsif : je ne veux pas avoir honte de ma décision quand je me regarderai en face dans le miroir. Je veux être certaine d’être alignée entre moi et moi-même.

Finalement, il s’agit de toujours agir en fonction de ce que je pense de moi.