La semaine dernière j’ai participé à un atelier philosophie à la librairie Maupetit. Et même si je n’ai pas été super convaincue, ni par la forme, ni par le fond, ça a quand même eu le mérite de lancer ma réflexion sur un thème qui m’intéresse beaucoup. C’est d’ailleurs pour ça que j’y étais allée. Il s’agissait en gros de la place du corps dans le culte de la performance.
Je pourrais dire que j’ai un rapport particulier à mon corps, mais ça paraît être une évidence. C’est le cas pour tout le monde. Mais j’ai parfois l’impression que c’est plus simple pour les autres et qu’ils se posent moins de questions que moi. Cette citation de Rousseau « un corps débile affaiblit l’âme » m’a particulièrement touchée. Déjà c’était un peu un big up pour cet auteur que j’ai quand même passé un an à étudier à la fac et que je trouvais vraiment antipathique. Mais avec le recul des années, c’est avec une certaine nostalgie que je vois son nom.
Bref, c’est surtout les mots qui m’ont touché. C’est tellement bien la philosophie et qui’l y ait des gens qui aient déjà réfléchi et mâché plein de pensées pour que les nôtres n’aient pas à partir de zéro. « Un corps débile affaiblit l’âme ». Voilà qui résume à peu près comment mon rapport à l’exercice physique.
Cette année j’ai décidé d’en faire plus et de faire un peu de sport tous les jours : danse, barre au sol, mais aussi pilates et peut-être yoga. Et je me demandais, si je n’étais pas en train de basculer dans un excès. Une volonté excessive de contrôler mon corps plus exactement. Mais le truc c’est que ce contrôle me permet justement une certaine liberté d’esprit.
Même si j’ai plus de trente ans, j’ai l’impression parfois que mon corps et moi sommes deux entités différentes et j’ai encore besoin de m’approprier cette enveloppe. J’ai découvert les dernières années que le sport m’aidait vraiment à lier mon corps et mon esprit. Et donc à me sentir mieux. Ainsi je m’empare déjà cette citation : quand je ne fais pas du tout d’exercice, je me pose trop de questions sans réponses et j’ai beaucoup plus de mal à me concentrer, et mon âme est affaiblie. Au moins pas au maximum de son potentiel.
Moi qui ne me suis jamais considérée comme une sportive, j’ai découvert les dernières années que l’activité physique m’était vraiment bénéfique et que ça participait vraiment à mon équilibre. D’autant plus que je suis indépendante et que je travaille seule, ça me permet une ouverture aux autres dans un cadre qui me plait. Et d’autant plus que j’ai des jeunes enfants, ça me permet ensuite de leur donner tout mon temps sans me sentir lésée. J’écris mieux, je suis plus présente dans ma tête et avec les autres.
Alors à l’inverse je trouve que quand je renforce mon corps, c’est mon âme aussi qui se renforce. Et je me rends compte que l’essentiel tient dans cet équilibre. Je ne pense pas qu’il soit bon de cultiver l’un au détriment de l’autre. Je suis vraiment CONTRE cette tendance à ce que j’appelle le sportisme qui ferait de l’activité physique la chose la plus importante. Chacun fait ce qu’il veut, mais l’équilibre est la clé du bonheur, j’en suis convaincue.
Un esprit sain dans un corps sain n’est-ce pas ?
Au moins on essaie.