Quatre semaines déjà et encore.

C’est un poncif si je dis qu’il y a cinq semaines jamais je n’aurais imaginé ça ? Je me souviens de nos conversations avec les copains du café et les copines de la danse, nos pronostics. Jamais on avait imaginé ça. Pas tant. En vérité on respectait à peine les gestes barrières.

Et en fait ça fait 4 semaines que je vis confinée avec ma famille. Je ne me sens pas isolée, déjà parce qu’on est cinq, mais aussi parce que mes journées sont comme d’habitude ponctuées de messages aux copines, d’appels à la famille et de cours de danse à différents heures selon les jours. Les apéros et les cafés en terrasse sont réguliers. Sauf que là c’est chacune sur sa terrasse. Et pour l’apéro, il faut se préparer le verre, personne pour venir l’apporter. Comme une vie en espace réduit. 

Encore quatre semaines comme ça. Avant d’arriver à Marseille j’allais souvent à la piscine. Ici jamais. Mais mon truc pour tenir sans trop m’ennuyer et abandonner au bout de trois longueurs c’était de calculer en arrivant combien je devais/voulais faire de longueurs. Disons 40 pour pouvoir faire 1km dans un bassin de 25m. Et bien je comptais les longueurs, 1, 2, 3, etc. Et je comptais aussi combien j’avais fait par rapport à mon total. J’en ai fait le cinquième, le quart, le tiers, la moitié, etc. Et bien aujourd’hui je me dis que j’en suis à la moitié. Et que si j’ai pu le faire une fois, je vais pouvoir le faire deux fois. Et bientôt on en sera aux deux tiers, puis aux trois quarts et au quatre cinquième…

Donc encore quatre semaines qui commence pour nous par deux semaines de vacances scolaires. On change de rythme et ça nous fait du bien. À tous. Je ne sais pas ce que je ferai le 11 mai. J’avais imaginé qu’un de mes premiers trucs post confinement serait d’aller au café, mais on sait maintenant qu’ils ne seront pas rouverts immédiatement. Je crois que j’inviterai des copines, ou alors qu’on se retrouvera sur un banc comme des vieilles. En tout cas je vais commencer à imaginer l’après comme un cadeau que j’attendrais.

D’ailleurs j’ai promis aux enfants qu’ils auront chacun un cadeau à la fin du confinement et je sais que Jasmin y pense pas mal et que ça la fait rêver. Elle change d’avis tous les jours et chaque nouvelle idée a comme un goût de réel comme si elle avait eu déjà ce cadeau. Comme si seulement l’imaginer faisait qu’il lui avait un peu appartenu. Alors je crois que je vais faire pareil et m’imaginer des scénarios différents chaque jour jusqu’à la fin et profiter tous les jours de cette joie imaginaire,  qui est réellement ressentie pourtant par mon cerveau. Et le jour venu, j’improviserai.

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