Vivre un deuil m’a forcée à gérer des émotions que je croyais connaître, mais que l’intensité a complètement transformé. Comme si elles étaient nouvelles et inédites.
J’ai d’abord ressenti beaucoup beaucoup de colère. C’est une émotion que je n’aime pas beaucoup et que j’essaie d’éviter. Même avec les enfants, il est rare que je rentre dans une vraie colère. Je n’aime pas la façon dont je peux me sentir submergée. Et là, j’ai été vraiment dépassée et déboussolée. Je suis assez fière de moi parce que je n’ai pas essayé d’ignorer cette colère qui me brulait. Le sport à ce moment m’a aidé à ce moment à la gérer un peu, à la canaliser en réalité. Je ne voulais surtout pas la garder en moi parce que j’avais peur que cette colère me submerge de l’intérieur.
Cette phase a duré une petite dizaine de jours. Et ensuite il y a eu l’enterrement et là c’est la tristesse qui m’a submergée.
Une tristesse comme des vagues : une grosse déferlante, un recul puis une plus grosse et parfois des vaguelettes. Et cette émotion m’a un peu prise par surprise. J’ai eu l’impression qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de la laisser. C’est une des rares fois de ma vie adulte où je me suis retrouvée si abattue. J’ai passé une après-midi entière à trainer sur le canapé, écoutant Lana del Rey et jouant Candy Crush. Je n’avais envie de rien. Je n’ai pas fait de sport pendant toute la semaine. (C’est vous dire !)
J’étais déstabilisée mais j’ai décidé d’accueillir ces émotions comme elles venaient. Je les vivaient et les observais à la fois? Et puis doucement la tristesse s’est faite moins présente. J’ai repris la danse et mon rythme presque habituel et retrouver des visages familiers, une certaine discipline et les fous rire m’a fait du bien.
Je sais que sont des phases normales, comme des étapes par lesquelles il est nécessaire de passer. Je sais qu’au bout du chemin émotionnel il y a l’acceptation, mais franchement je n’y suis pas encore à l’heure où j’écris ces lignes.
Très touchant. Bisous.