Avant, quand je lisais des interviews où une nana disait qu’elle était incapable de décrire une semaine type tant sa vie était imprévisible, je pensais que c’était de l’esbroufe. Maintenant que c’est devenu mon quotidien en partie, je me rends mieux compte des avantages et des limites de cette organisation.
En fait, ce n’est pas exact. Je pourrais exactement décrire mon rythme au quotidien puisque les enfants sont gardés selon un rythme qui ne change pas, sauf exception. Mais dire que les lundi, jeudi et vendredi ils ne vont à la garderie que le matin et que les mardi et mercredi, ils y vont toute la journée ne suffit pas à décrire mon rythme. Je ne me définie pas uniquement par rapport à mes enfants.
Mais il est vrai que les variables interviennent le plus dans ces plages de solitudes qui sont aménagées. Et c’est là que tout devient possible. Selon les commandes, mes projets, mon humeur, mon programme ne sera pas le même. Je peux passer quatre heures à la suite devant l’ordinateur à faire des recherches et écrire, ou une heure en cuisine à préparer les prochains repas, ou décider de me lancer dans un nouveau projet et dessiner des motifs pour un sac, et même décider de sortir et d’aller au ciné ou au BHV. Et j’adore cette liberté. L’idée que chaque journée regorge de possibilités qui n’ont comme limite que ma volonté.
Et tous les après-midis, j’ai l’impression de vivre ma vie de maman à fond et d’en profiter. Bien sûr, c’est fatiguant et j’aimerais parfois juste traîner devant une série ou finir un truc. Mais c’est un choix que nous avons fait et que je ne regrette pas. Ces après-midi aussi nous offrent beaucoup de liberté : sortir aller dans l’un des cinq parcs autour de la maison, ou simplement se balader pour aller voir une fontaine. Décider de rester et de faire un gâteau au chocolat et/ou une soupe. Faire un collage, de la pâte à modeler, un puzzle, une cabane et parfois même regarder les lapins crêtins.
Cette organisation que nous avons trouvée pour notre famille est un équilibre. Et je dirai même un équilibre à trouver au quotidien, qui nécessite beaucoup de communication.
Car à ce double programme s’ajoute celui d’Arnaud qui est souvent très chargé. Le monsieur est quand même juge. Et sans communication, je me retrouve être en permanence la variable d’ajustement de la famille. Celle qui pourra toujours faire plier son programme pour qu’il corresponde à celui des autres. Et c’est là la limite à ma liberté. Mais le prix est faible en comparaison de tous les avantages que j’en tire.
Et je n’échangerais ma place pour rien au monde.
Prendre toute sa place, et s’y sentir libre même dans les contraintes. C’est bien ça ?
Je vois que tu as tout compris !