Mon optimisme

J’ai publié une vidéo il y a une dizaine de jours sur la façon dont nous vivons le confinement et j’ai reçu beaucoup de réactions, plus que d’habitude, et à peu près toutes concernaient ma façon très positive de voir la vie. Alors je vous propose de vous expliciter un peu plus cette façon de voir ici. Et dans  un prochain article je vous donnerai quelques pistes concrètes pour l’adapter au quotidien si ça vous tente.

Avant tout, je tiens quand même à dire que la vie n’est pas une course ou un concours (la vie est une fête, souvenez-vous en). Ce que je veux dire c’est que je pense qu’il n’y a pas une bonne façon de vivre sa vie. Celle-là c’est la mienne et c’est ce qui fonctionne pour moi. C’est comme ça que je suis construite. Et c’est ce qui fonctionne pour ma famille.

Une des questions qui revenait souvent, c’était de savoir si j’avais toujours été aussi optimiste et détachée. Et comment je l’expliquais. C’est étrange de se poser ce genre de question mais je me suis forcée à questionner mes réflexes et voilà ce que j’en ai tiré. Je n’ai pas eu une vie difficile, j’ai été choyée et entourée. Mais depuis petite, je sais que la mort fait partie de la vie. Parce que l’un de mes grands-pères est mort avant ma naissance, parce que une de mes grand-mère et mon autre grand-père sont morts quand j’étais aussi une jeune enfant. Mais aussi parce qu’une partie de ma famille est morte pendant la guerre, parce que ma grand-mère me racontait ses souvenirs de déportation. Parce que mes arrières-grands parents ont dû reconstruire une vie dans un pays qui n’était pas le leur. Ma grand-mère jeune mariée qui s’est retrouver à élever ses frères adolescents et à accueillir la mère (ou la grand-mère ?) de son mari. Etc (je pourrais parler des heures de mon histoire familiale, je la trouve fascinante). Disons que j’ai la sensation d’avoir eu toujours conscience de ce que pouvait être une vie difficile. Et moi qui suis en bonne santé, qui ai un toit sur ma tête et qui suis entourée, je ne sais pas, c’est comme si je n’avais pas d’autre choix que d’être heureuse. La vie, c’est le plus important. Je suis en vie, je suis heureuse. Ce n’est pas beaucoup plus complexe que ça.

Ça ne signifie pas que je suis jamais triste. Il ne s’agit pas de vivre au pays des bisounours. Il s’agit plutôt de savoir même dans les pires moments que ça ira mieux et qu’on peut s’en sortir. Je dirai que les générations passées m’ont apprises que le bonheur n’est pas lié au circonstances, mais plus à la vie. Et je crois l’avoir évoqué déjà, voir ma grand-mère mourante et pourtant encore authentiquement, réellement heureuse il y a quelques semaines m’a conforté dans cette intuition. Pour être heureux on a simplement besoin d’être en vie.

Mais comme je le disais, la vie n’est pas un concours. Ça fonctionne pour moi, ça fonctionne comme ça parce que je pense que je suis le fruit d’une éducation et d’une histoire. Mais je ne suis pas convaincue que c’est la voie unique. Ce qui est certain, c’est que ce chemin me rend heureuse. Ça ne signifie pas que je suis uniquement joie. Je peux être aussi colère, je peux être tristesse. Mais je ne juge pas les autres ni moi-même. Et je crois que c’est l’autre clé de mon bonheur et de ma sérénité. Je ne me juge pas, mais je ne me mens pas non plus. Je sais qui je suis. Je sais quelles sont mes failles et mes faiblesses. Et je sais que chaque jour j’essaie d’être celle que je veux être. Parfois je n’y arrive pas, mais plutôt que de me juger et en ricochet juger ceux qui auraient aussi pu être faillible, j’essaie de regarder la situation en face et de me dire que demain j’essaierai de faire mieux. C’est une forme d’optimisme constant.

Et ne pas se juger, permet ensuite de ne pas juger les autres. Encore une fois, je ne suis pas un bisounours, ça ne signifie pas que je ne désapprouve jamais rien ou que je tombe dans une certaine neutralité. C’est simplement que je sais ce qui me va et ne me va pas. Et je sais dire ou au moins me dire qu’une situation ne me convient pas sans pour autant la qualifier de nulle ou de « pas bien ». Et savoir faire ça en toute tranquillité me permet de ne pas mettre de l’affect dans les choses qui n’en mérite pas selon moi. Je suis détachée parce que je ne maîtrise pas ces choses et que j’ai à conscience que nous sommes tous différents, que nous avons des attentes et des envies différentes. À chacun le sien, je ne juge pas, je ne me juge pas. Mais croyez bien que je suis très exigeante envers moi et mes amis. C’est simplement que je ne prends pas les choses personnellement et que j’ai appris à me détourner des situations qui ne me conviennent pas ou des personnalités qui pourraient me faire du mal.

En conclusion, je dirai que cet optimisme est à la fois inné et acquis chez moi. C’est un mélange de conscience et de détachement, ancré dans une bonne connaissance de moi et de mes limites. Je serai évidemment curieuse de lire votre opinion et votre expérience sur ce sujet. Partagez, pour qu’on puisse poursuivre la réflexion ensemble.

Vous pouvez retrouver la vidéo ici 🙂

4 Comments

  1. Béapic

    J’aime comme d’emblée, tu introduis la mort comme faisant partie de la vie. Je pense aussi que lorsqu’on l’a compris, on goûte la vie.

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