J’ai déjà parlé de ma montre connectée. Et c’est drôle parce que j’y suis encore attachée mais notre relation évolue.
Avant je m’en servais pour m’assurer que j’avais marché mes 10 000 pas quotidiens. Et maintenant je m’en sers pour me prouver que je me suis détachée de cet objectif arbitraire.
Il y a quelques mois, si je n’avais pas atteint l’objectif des 10000 je culpabilisais et me disais que si je grossissais je saurais pourquoi. C’est bête n’est-ce pas avec le recul ? Aujourd’hui je ne suis pas encore prête à m’en séparer mais je l’utilise pour me prouver à moi-même que je suis capable de relâcher un peu la pression.
Il m’arrive désormais de ne pas sortir de l’appartement sans culpabilité. D’autant plus que je fais quand même du sport tous les jours et que dans une journée classique je vais plutôt marcher 15 000 pas.
Je m’en servais aussi pour contrôler mes heures de sommeil nocturnes. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi, mais j’aimais bien. Ces chiffres offrent un sentiment de contrôle illusoire. Je réalise à présent que je m’y accrochais comme certains se raccrochent au chiffre du poids. Je ne me soucie plus de mon poids depuis longtemps, je crois que c’est un chiffre très abstrait qui ne dit pas grand-chose de la forme générale.
J’ai appris à lâcher prise du quotidien pour voir le tableau général de la semaine. Et je ne dors plus avec de façon systématique. Il m’est d’abord arrivé de l’oublier. Et depuis quelques jours je la laisse exprès de côté. Je commence à entrevoir un futur sans montre connectée et sans besoin de me raccrocher à des chiffres finalement très abstraits. Ce jour-là il faudra que je m’achète une belle montre ou un beau bracelet pour compenser cette présence réconfortante qui m’accompagne comme un doudou depuis quelques années.