J’ai vu ce film dimanche dernier, il est sorti il y a presque deux semaines, mais il m’a beaucoup plu et je me suis dit que ça valait quand même le coup d’en parler. Et c’est bien la philosophie de ce site de ne pas s’arrêter juste aux nouveautés, c’est l’intemporel et la permanence qui m’intéressent plus.
Pour vous dire un mot concrètement du film, il s’agit d’une incursion dans la scène rock underground de Leningrad au début des années 1980. Je n’ai compris qu’à la fin qu’il s’agissait de l’histoire vraie de ces stars du rock soviétique. J’ai beaucoup aimé l’histoire qui faisait comme un écho au film Bohemian Rhapsody. Aussi une histoire vraie du rock, mais d’un point de vue tout à fait différent, dans un autre monde presque.
Du rock, de la poésie, de l’onirisme. En russe.
J’ai d’ailleurs lu que le réalisateur avait décidé de tourner en noir et blanc parce pour lui à cet époque la notion de couleur n’était pas apparue dans l’inconscient collectif russe. Pour moi je dirai que ça m’a permis de vraiment plonger dans cette histoire. Et vraiment j’ai beaucoup aimé la façon dont l’histoire était raconté. Il y avait ce fil en noir et blanc et parfois des petits moments couleurs, avec un traitement de l’image différent, comme les vieux films de famille, parfois aussi de l’animation, des dessins, de l’écriture. C’était finalement un film très onirique et en même temps très encré dans le quotidien. Les textes des chansons qui rythmaient le films racontaient pour beaucoup un quotidien banal. D’un côté cette banalité peut paraître sans espoir, mais je préfère y voir une manifestation de ce que je pense profondément : le quotidien peut être beau pour peu qu’on se décide d’y prêter attention. Et cette mélancolie revêt également une beauté touchante.
Vous l’aurez compris, c’est un film que je recommande pour le dépaysement et la plongé dans un univers complètement et totalement éloigné du autre avec réalisation à la fois artistique, très actuelle et novatrice. Une narration sur plusieurs tons qui donne d’autant plus de profondeur au récit. Après tout, la vie n’est pas linéaire, pourquoi un film le serait-il ?