Premier livre lu depuis des semaines. Pendant tout le confinement je n’arrivais pas à lire. Et après, comme une habitude perdue, je n’avais pas vraiment repris.
Et celui-ci je l’ai lu en quelques jours. J’ai beaucoup aimé. Le livre retrace toute une portion de vie, des années 40 à 2008, l’année de publication. C’est la vie de celle qui écrit, mais avec une distance et une épaisseur. Elle ne se nomme pas et n’écrit pas à la première personne. C’est pour moi ce qui crée la différence entre le genre autobiographique et l’auto-fiction. Je considère qu’à partir du moment où on écrit, on entre dans la fiction, parce que les mots ne peuvent pas retranscrire de façon exhaustive l’expérience. Le choix des mots et des événements relatés crée immédiatement la fiction. Même si c’est une fiction profondément ancrée dans le réel. Cet effet de réel est doublé par la description de photos et vidéos qui ponctuent le récit. Je me suis complètement laissée portée par le récit. Les événements historiques qu’elles décrivaient n’étaient pas tous familiers, mais je me laissais porter par les noms et les dates avec le sentiment rassurant que si je le désirais il me suffisait d’ouvrir internet et d’en apprendre plus. Quand les événements m’étaient familiers nom parce que je les avais appris ou qu’on me les avait raconté mais parce que je les avais vécu, ça me renvoyait à ma propre existence comme une sorte de miroir, et j’aimais ce sentiment d’inclusion.
C’est le feuilleton de France Culture (dont je vous parle très souvent) qui m’a fait découvrir cet ouvrage et m’a donné l’envie de le lire en vrai – à retrouver ici. Et comme je ne l’ai pas trouvé en librairie, je l’ai lu sur la tablette, c’était une première et je n’ai pas détesté, même si ça ne permet pas de s’endormir sur le livre et de baver tranquillement sur les pages.