“Comment fais-tu pour trouver le temps de dessiner/dormir/danser/sortir/aller au ciné”
À chaque fois que quelqu’un me pose cette question j’ai l’impression que la personne sous-entend que je ne fais rien. Récemment ça m’a été presque dit puisque après m’avoir demandé comment je faisais pour prendre tous les jours un cours différent une nana a enchaîné sans attendre ma réponse en disant que quand on travaille c’est plus compliqué. Parce que tout tient là dans l’aspect réthorique de cette question. Personne n’attend de réponse ou de conseil de ma part. J’ai plutôt la sensation qu’il s’agit d’un moyen de m’envoyer une petite pique tout en se rassurant intérieurement pour se dire qu’on a pas le choix.
10 minutes par 10 minutes
En général je réponds que le temps est élastique et qu’on peut y faire rentrer ce qu’on veut. Par exemple l’année dernière quand j’ai recommencé à dessiner, je me suis d’abord dit que j’allais arrêter de me trouver des excuses et simplement me mettre à dessiner, même seulement 10 minutes. C’est déjà ça. Et ça marche comme ça pour tout : le linge propre, l’appartement rangé, l’écriture du blog, les photos, l’écriture en général.
Plutôt que de me laisser submergée par l’importance d’une tâche entière je l’appréhende 10 minutes par 10 minutes. Parfois des tranches plus grandes pour un gros projet on peut le découper en heures. Cette approche me permet de remplir les moindres petits temps morts. Si j’ai fini un truc 5 minutes avant de partir, plutôt que de me poser à scroller je vais prendre ce temps pour plier du linge. Je n’aurais certainement pas fini en 5 minutes, mais en remplissant ces moments creux, j’ai l’impression que ça ne me prend pas vraiment de temps.
Et pour les trucs plus importants pour moi, la danse et toutes mes activités, je m’organise avec Arnaud, des baby-sitters, ma cousine, le travail etc. J’en ai fait ma priorité et je fais ce qu’il faut pour.
Évidemment je suis free-lance, ce qui me permet de m’organiser comme je veux. Mais je n’oublie jamais que c’est un choix de vie, pas une chance. Et puis il n’y a pas vraiment de secret, j’en fais simplement beaucoup et je ne m’arrête pas beaucoup. Tout est une question de choix. Je ne prends pas de petit-déjeuner le matin parce que je n’ai pas faim mais tout ce temps est utilisé à dormir ou à ranger mille trucs. J’ai depuis quelques années abandonné le vernis à ongle et cette demi-heure hebdomadaire que j’y consacrais est désormais consacrée à autre chose. Et le plus souvent je mange mon déjeuner en travaillant devant l’ordinateur.
Des petits choix du quotidien
De vrais choix qui commencent par le choix de mes mots. C’est sûrement la première étape. Plutôt que de dire que je n’ai pas eu le temps ou que je n’ai pas le temps de faire quelque chose, je préfère toujours dire que je n’ai pas pris le temps de le faire. Ainsi j’assume par mes mots ce choix. On se retrouve vite à se justifier à dire “je n’ai pas eu le temps de passer à la pharmacie” mais la vérité est que la plupart du temps ce temps on ne l’a pas pris. Parce qu’on a préféré rentrer plus tôt. Parce qu’on avait la flemme (excuse la plus légitime du monde selon moi, il fait savoir aussi écouter ce que la paresse nous sussure à l’oreille). Ou parce qu’on n’osait pas dire à ses collègues qu’il fallait qu’on passe faire cette course avant de rentrer quitte à abréger une réunion.
La semaine prochaine je prolongerai cette réflexion sur le temps en me demandant pourquoi je cherche toujours à gagner du temps. Rendez-vous jeudi prochain 😉
Super dessin !
et jolie manière de voir les choses !
Merci