Je vais vous confier quelque chose. Je suis parfois agacée par la fatigue de mes proches célibataires sans enfants ou ceux qui n’ont qu’un seul enfant, ou même deux. Je n’en suis pas fière du tout. Mais la fatigue est pour moi comme un luxe inaccessible.
Ces derniers mois, j’ai parfois enchaîné les insomnies : 3h pas plus, parfois 3 à 4 nuits d’affilé. Et pourtant le matin il faut quand même faire preuve de patience avec les enfants, être à l’heure à l’école, penser au déjeuner d’Arielle et le faire seule quand Arnaud n’est pas là. Il y a eu des moments dures et il y en aura d’autres. La musique m’a beaucoup aidé. Le café aussi.
Mais ces jours-là quand quelqu’un se plaignait de sa fatigue alors que je luttais avec le sourire, je ressentais parfois une forme de mépris, une sorte de supériorité parce que je gérais mieux ma fatigue.
Et puis une conversation un peu comme ça avec une copine m’a fait prendre conscience que chacun a ses raisons d’être fatigué, même si ça n’est pas évident de l’extérieur. Je le savais bien évidement.
Je crois désormais que la fatigue l’atteignait plus que ce que j’avais imaginé. C’est elle qui créait cet agacement. Alors que je ne veux être que bienveillance et compassion.
Je crois aussi qu’avec trois enfants. Je trouve toujours l’énergie d’aller de l’avant parce que je n’ai pas le choix. C’est aussi dans mon caractère. Je suis parfois tentée de me plaindre, mais je n’y arrive pas vraiment. Il faut croire que ça aussi c’est dans mon caractère.