Ne laissez pas son costume bien coupé et son assurance vous tromper : Stéphane Heyraud n’a pas 30 ans… Et lorsqu’il a été élu maire de Bourg-Argental, il en avait 24. Il dit qu’il ne s’agissait pas là d’un rêve d’enfant. On le croit, évidemment, mais il est certain que ça ne lui est pas non plus tombé dessus par hasard. Il avait déjà fait l’expérience de l’engagement dans la vie associative lors de ses études de droit à Saint-Etienne. Et quand je lui demande ce qui l’avait motivé à ce moment là, il me répond tout naturellement : « le BDE était inactif et je ne me reconnaissais pas dans l’UNI ». Et déjà, on voit le mec qui sait s’engager. La plupart des étudiants, face au même constat, seraient aller boire un coup et n’y auraient plus pensé.
Stéphane, lui s’investit. Et en 2008, il a décidé d’aller chercher la mairie, car il n’était pas satisfait de ce qui lui était offert. L’ancien maire ne se représentait pas, ça a peut-être aidé, car il est souvent difficile de peser contre un maire qui a déjà l’expérience de plusieurs mandats.
Encore une fois, plutôt que de subir une situation qui ne lui convenait pas, il a pris les devants et s’est engagé pour changer les choses. Et pour ceux qui se poseraient la question, non, ni son père ni son grand-père n’ont été maires avant lui. Il ne s’agit donc pas d’une affaire de famille. La famille est installée depuis trois génération, et si l’engagement existe, il concerne le monde associatif.
Engagé oui, mais pas naïf. Il se dit de gauche, mais n’a pas sa carte au PS et évoque « les restes » des valeurs sociales-démocrates… Il est avant tout pragmatique et c’est ce qui compte pour gérer au quotidien une commune de plus de 2700 habitants. Il a vraiment les pieds sur terre, et il sait mener les négociations nécessaires à sa ville, faire entendre sa voix et se défendre.
Stéphane a grandi a Bourg-Argental. Et il est toujours resté dans la région. Même pour faire ses études de droit, il n’est pas allé à Lyon, comme beaucoup, mais à Saint-Etienne. C’est un enfant du pays comme on dit. Il connaît sa ville, sait ce dont elle a besoin, d’où elle vient et maintenant, il semble avoir une idée assez claire de l’endroit où il veut l’emmener. Et il se laisse emmener aussi. Une belle relation de réciprocité semble s’être développée entre eux deux.
Lorsqu’il parle de ses réalisations en tant que maire, on le sent un peu mitigé : son prédécesseur lui avait laissé des finances en très mauvais état, faisant de Bourg-Argental une des communes les plus endettées de France. En contrepartie, de très nombreux équipements ont été réalisés, les chaussées sont en très bon état, etc. Mais ça lui a laissé la tâche assez ingrate de redresser le finances de la commune. Il y est arrivé et la fierté se lit sur son visage.
Maintenant, il aimerait bien se lancer dans de nouveaux projets, plus constructifs, plus marquant pour sa commune. Et pour cela, il aura besoin d’un nouveau mandat. Lors de notre rencontre en parallèle du Congrès des maires il n’annonçait rien, mais comment croire que ce jeune homme pourrait abandonner maintenant une fonction qui semble l’habiter. Il ne s’agit peut-être pas d’un rêve d’enfant, mais ça ressemble beaucoup à une vocation.
Et il en faut pour s’imposer en politique. Auprès des électeurs, pour commencer, cela semble évident, mais aussi auprès du conseil municipal et des collègues politiques des communes voisines, sachant qu’en moyenne tous ces interlocuteurs ont une vingtaine d’années de plus. Au conseil municipal, pas de problème pour Stéphane, il assume parfaitement sa position et il est reconnu et soutenu. Il sait écouter ses adjoints et les autres membres du conseil, mais n’a pas peur de jouer le chef quand c’est nécessaire. À l’extérieur également il ne se laisse pas marcher sur les pieds : vice-président de la communauté de communes, il sait défendre les intérêts de Bourg-Argental. Et celui qui compte lui dicter son comportement n’est pas né.
A l’âge où l’on commence à poser les bases d’une vie professionnelle et personnelle, à s’installer avec sa copine, ou à se marier, le temps manque un peu à ce jeune juriste d’affaires. Il a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses au début de son mandat, afin d’apprivoiser sa nouvelle fonction. Comme il le dit, « s’engager c’est faire des choix ». Pour l’instant, le choix est fait et il est clair, il ne consacre que l’équivalent d’un mi-temps à ses activités professionnelles et personnelles. Le reste, c’est pour la commune. Et dans les petites communes comme la sienne, on attend une très grande disponibilité du maire. Il est attendu sur tous les fronts, parfois même les plus inattendus : il a du user de son charme pour convaincre un chef d’entreprise résident d’une commune voisine, de rester dans la région et même de s’installer à Bourg-Argental.
Sa jeunesse lui a conféré l’audace qui manque parfois à ceux qui sont dans le jeu politique depuis longtemps. Il bouscule et remet en cause la gestion de la commune, il refuse la dette aux banques privées. Certes, sa jeunesse lui permet d’avoir un regard neuf sur les problématiques, mais elle lui permet surtout de refuser le fatalisme. Toujours l’expression de ce trait de caractère : ne pas se contenter de ce qui existe, mais s’investir et faire bouger les choses et les gens.
On se demande si le goût de la politique politicienne le gagnera et s’il ira tenter sa chance à une échelle plus grande et pourquoi pas au niveau national. Seul l’avenir nous le dira et une chose est sûre, Stephane l’a pris en main et celui d’une partie de ses concitoyens.
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Que du bon travail!!
Bonne chance pour la suite!!