Sébastien Béthouart est né pour être maire, c’est sa vocation. D’ailleurs depuis qu’il a 18 ans, c’est son surnom : M. le maire ! A Airon Saint-Vasst, il est chez lui. Il tient à dire qu’il n’y habite que depuis 1989 (il avait 4 ans), mais sa famille est implantée localement depuis la fin du XIXe siècle. Mais n’allez pas croire que chez les Béthouart on est maire de père en fils. Son arrière grand-père a été maire, son grand-oncle aussi, mais sinon la famille ne compte que de simples membres du conseil municipal. Rien d’extraordinaire dans une petite commune. Et il tient à préciser également qu’il n’est pas ce qu’il appelle un « élu dictateur », la famille ne représente pas 50 % de la population du village. On n’est plus au temps de l’arrière-grand-père où sur les 9 conseillers, 8 étaient des Béthouart.
Au contraire, le chemin vers la mairie a été souvent proche du combat où tous les coups sont permis. Jusqu’au corbeau qui lui a laissé un mot « tu craqueras ». Mais Sébastien ne craque pas, il prend les remarques avec philosophie et il est conscient que pour certains, le maire « a encore du lait au bout de son nez ».
De la même façon que ses confrères jeunes maires, Sébastien a une forte personnalité et il ne laisse pas d’obstacle entre lui et ses rêves. Il voulait être agriculteur contre l’avis de ses parents. Après des études de tourisme, il est revenu à ses premières amours et à repris les études — qu’il n’avait d’ailleurs pas achevées quand il a été élu, ce furent 4 mois difficiles convient-il. Et maintenant il a repris l’exploitation céréalière de son oncle, ce qui lui accorde le temps de gérer la mairie, particulièrement en hiver. Lorsque nous nous sommes parlés, juste avant les fêtes, ce qui l’occupait le plus était les colis aux anciens. Pour lui, l’engagement que demande la fonction de maire en fait un métier de retraité : sur les 10 maires de la communauté de commune, il est le seul à être actif ! il est le plus jeune, et de loin.
Au conseil municipal par contre, une conseillère a un an de moins que lui et deux autres n’ont pas trente ans. Cette jeunesse a fait peur à certains au début, mais une fois qu’ils ont compris que Sébastien n’avait aucune intention de faire la révolution, tout est rentré dans l’ordre. A tel point qu’il semblerait qu’en mars, aucune liste ne se présentera contre la sienne.
Il considère que sa jeunesse ne lui a rien apporté de spécial dans la gestion des affaires communales, d’autant plus que leur budget n’est pas colossal. Prévoir des sorties pour les enfants jusqu’à 12 ans, un autre que lui aurait pu le faire.
La vie amoureuse de Sébastien n’a pas souffert de son arrivée à la mairie : depuis qu’il est maire, il s’est marié. Il connaissait sa femme depuis le lycée, mais ce n’est qu’en 2009 qu’il se sont rapprochés. Elle est sa première fan et il a découvert qu’elle avait gardé toutes les coupures de presse qu’elle avait pu trouver sur lui après l’élection de 2008, elle en avait même certaines que lui n’avait jamais vues ! Sébastien est un jeune homme bien entouré, par sa femme et ses parents. La vie de famille est pour lui importante et c’est une des raisons qui ne lui donnent pas envie d’aller plus loin en politique.
Quand il réalise le temps que lui prend les seules fonction de maires et de vice-président de la communauté de commune, il n’imagine pas comment y concilier d’autres mandats, d’ailleurs il est contre le cumul. Il n’ira donc pas plus loin qu’Aviron Saint-Vaast en politique. Il dit avec sa bonhommie sympathique, « la politique ça pue ». Une assertion un peu tranchée et surprenante dans la bouche d’un élu, mais qui traduit une vision désabusée des hommes politiques, déconnectés des préoccupations quotidiennes de la plupart des électeurs. Il ne cache pas sa tendance à droite, mais affirme ne pas vouloir sa carte à l’UMP. Dans sa commune de moins de 200 habitants, l’opposition droite/gauche n’a pas de sens. Il faut avant tout se consacrer aux problèmes rencontrés chaque jour et y faire face.
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