Karim Amellal, voilà un nom qui ne résonne pas comme typiquement savoyard. Pourtant, installée dans le commune de Cevins depuis trois générations, la famille a su trouver sa place et Karim en est la plus éclatante démonstration.
Karim c’est un peu la République française en action. Fils, petit-fils et neveu d’ouvriers, il a décidé qu’il voulait une autre vie pour lui et il est allé la chercher. Et on ne parle pas encore de la mairie ! Ce jeune homme, avant d’être maire, est diplômé de Sciences-Po et il est en train de boucler sa thèse sur les politiques de santé. Autant dire que ses journées sont remplies. Il confie d’ailleurs qu’il a mis de côté la rédaction de sa thèse le temps que passent les élections de mars.
Il ne s’étend pas sur ce qui l’a poussé à devenir maire. Un concours de circonstances suite à la démission de l’ancienne maire… D’ailleurs sa fierté porte plus sur la réussite de ses études que son accession aux plus hautes fonctions communales, comme s’il ne s’agissait que d’un devoir. Un devoir qui l’habite jusqu’au point de se représenter, pour défendre son bilan et poursuivre les projets qu’il a initiés.
Cette notion de devoir pour lui ne se résume pas à s’occuper de la commune. Il se sent également la tâche de montrer l’exemple, que tout est toujours possible, pour tout le monde. « Si au moins j’ai pu montrer qu’autre chose est possible à quelques jeunes perdus ce sera bien »
Il a conscience d’être un cas isolé, mais refuse de faire porter la responsabilité du manque d’engagement des plus jeunes sur leurs épaules. Pour lui, il faut surtout y voir des structures inadaptées, peu réceptives à leurs préoccupations… Mais on peut voir un cercle vertueux s’esquisser : plus les jeunes rentreront dans les conseils municipaux, mieux leurs intérêts seront représentés.
Pour ses études, Karim s’est éloigné de Cevins. D’abord à Grenoble où il suivait les cours de Sciences Po, puis aux Etats-Unis. Il voulait voir le monde et revenir plus fort dans sa commune. Il avoue un certain sacrifice à retourner dans sa petite commune, mais ne cache absolument pas le côté valorisant et surtout extrêmement enrichissant de sa fonction.
Etre maire, Karim le vit comme une formidable expérience citoyenne. Et si son élection relève du concours de circonstance, sa présence semble plutôt découler d’une personnalité qui sait s’engager. Le conseil municipal n’a pas été sa première expérience de l’engagement auprès de ses concitoyens : il était déjà fortement impliqué dans la vie associative de sa commune, particulièrement auprès des personnes âgées.
Sa jeunesse lui a permis d’apporter plus de dynamisme dans la gestion de la commune, d’y améliorer la communication et de moderniser la vie communale, notamment en instaurant un recours de plus en plus systématique aux nouvelles technologies. Les convocations au conseil municipale se font par mail et des comptes-rendus détaillés de chaque séance sont disponibles sur le site de la mairie. Mais grâce à lui, Cevins à gagné aussi en visibilité et en notoriété , c’est désormais la jeunesse qui est associée à la commune, une image très positive dont il est fier.
On le sent très humble quand il évoque son bilan positif mais il a de belles ambitions pour sa commune : créer une crèche pour Cevins et les communes voisines en se basant sur une mutualisation des moyens, développer les services à la personne de manière générale et pourquoi pas un jour créer une maison des soins rassemblant un généraliste, un kiné, etc. Karim pense à ses administrés qui se sentent parfois isolés dans le bassin où se situe la commune, entre Albertville et Moutiers.
On évoque l’avenir. Pour l’instant, son horizon se situe en mars avec les municipales. Il est en train de boucler sa liste, mais ce n’est pas facile de recruter des conseillers car leur travail relève du bénévolat et il faut se montrer convaincant. A plus long terme il ne rejette pas l’idée de monter en politique à un niveau régional ou national. Mais il est conscient qu’il lui faudra alors rejoindre un parti et pour l’instant son choix n’est pas arrêté et personne n’est venu le démarcher. Au niveau de la commune par contre, il refuse toute affiliation. Elle a existé parfois dans le passé, et systématiquement, des divisions entre les habitants se sont cristallisées. Karim se veut avant tout un vecteur de rassemblement et de collaboration.
Karim est un jeune homme entouré et qui a toujours été soutenu par sa famille, aussi bien lorsqu’il s’est lancé dans des études longues que quand il a décidé de devenir maire. Ses proches dit-il ont parfois eu du mal à suivre et à comprendre tous les enjeux, mais il a toujours pu compter sur eux. Dans une petite commune comme la sienne, le maire endosse parfois le rôle d’assistant social, une oreille à l’écoute et il arrive que cela rejaillisse sur la famille. Sa vie personnelle est un peu compliquée nous dit-il. Il ne s’étend pas sur la question, mais on comprend facilement qu’il se verrait bien marié et père de famille. Ce jeune homme ne craint vraiment pas de s’engager, dans tous les aspects de sa vie.
Rendez-vous ici pour lire et télécharger le portrait de Karim au format PDF
Un brave jeune homme très humble, ce serait bien de le voir plus haut