J’aurais peut-être dû commencer pas là. Parler de cette hypersensibilité dont j’ai eu honte à une époque. J’avais l’impression de ne pas être normale. Ou que quand on disait que j’étais sensible, cela signifiait que j’étais fragile ou faible. Et je sais que pour certains c’est le cas.
Maintenant je vois les chose différemment. Je suis hypersensible parce que je ressens tout. Mes sens sont développés en fait, tout simplement. Ça ne signifie pas que je pleure tout le temps, loin de là. Je ressens mes émotions et celles des autres, ce qui me permet de faire preuve de beaucoup d’empathie. C’est d’ailleurs une chose dont j’ai récemment appris à me protéger pour ne pas être envahie par les autres et faire la différence entre mes émotions et celles des autres justement.
C’est pour ça que je suis si intéressée par nommer et gérer mes émotions. Ce n’est pas parce qu’on sent quelque chose qu’on sait l’identifier. Mais en faisant ce travail, notamment en extériorisant et en verbalisant.
Je suis en train de me demander si mes cinq sens sont si développés que ça. La vue, je dirais que oui car je suis sensible à la peinture, à la photo. L’ouïe aussi car je sais le pouvoir de la musique sur mon humeur et j’ai l’impression d’entendre le moindre bruit. L’odorat je ne pensais pas, mais une expérience avec du chèvrefeuille l’année dernière m’a fait reconsidérer ça. Le goût c’est clair que oui. Je mange de tout et je suis polie, mais je suis aussi assez difficile sur la qualité, appelons-ça de l’exigence. Le toucher aussi c’est très clair : je suis très tactile, j’aime le contact et toucher les gens que j’aime, même si je sais me retenir. J’aime beaucoup les câlins et je profite de tous ceux que mes enfants veulent bien me donner.
Les émotions pour moi correspondraient à un sixième sens qui se développe et s’entretient comme les autres.