Frustration

Je voulais parler de la frustration parce que je sais que c’est vraiment l’émotion qui est la plus toxique chez moi. Mais je ne savais pas par où commencer alors j’ai décidé de suivre une méthode basique : j’ai ouvert un dictionnaire.

 Colère refoulée, état de tension psychologique provoqué par un obstacle, une contrainte qui empêche une personne d’atteindre son but, de réaliser un désir ou par le refus de satisfaire une demande pulsionnelle.

Cette définition me paraît un peu extrême par rapport à ce que j’ai l’impression de ressentir, mais on va dire que c’est une question d’intensité. Bon moi je l’aurais plutôt traduit par un mélange de colère et de déception, mais on n’est pas loin.

Dans cette définition la contrainte ou l’obstacle semble être extérieure. Moi en revanche j’ai la sensation de ne ressentir la frustration que contre moi-même. Je m’énerve de ne pas arriver à faire telle ou telle chose. Soit que je ne trouve pas les bons mots, soit que je n’arrive pas à comprendre un enchaînement à la danse, soit que je n’arrive pas à me faire comprendre de mes enfants, que j’arrive pas à dessiner l’image que j’ai dans ma tête. Ça peut être plein de choses.

Il y a eu des moments où cette frustration me remplissait la tête. Comme dans un dessin animé, je voyais un “je n’y arrive pas” apparaître à l’intérieur de mon crâne et ce multiplier jusqu’à me remplir complètement. Je n’arrivais plus à rien évidemment et je me bloquais. Je suis exigeante, avec moi avant tous les autres et j’avais dû mal à ne pas être à la hauteur de mes attentes. Parce que c’est ça le point clé : je considérais que je n’étais pas à la hauteur puisque je n’y arrivais pas, comme si je n’y arriverais jamais.

Et puis un jour je me suis dit qu’il fallait prendre du recul. vous commencez peut-être à connaitre ma volonté de contrôler mes émotions en les acceptant et non en les niant. Parce qu’en plus de me sentir bloquée, je n’analysais pas du tout ce sentiment de frustration. Internement, je passais directement de ce que je n’arrivais pas à faire à la conclusion que j’y arriverais jamais et j’ignorais complètement l’étape de la frustration.

Un jour je m’en suis rendue compte. J’ai respiré et je me suis dit. “Attends, là tu ressens de la frustration parce que tu n’as pas réussi au premier ou au troisième essai. Ce n’est que dans ta tête c’est de la frustration. Respire. et réessaie.” Et en identifiant la frustration, j’ai permis à cette petite phrase “je n’y arrive pas” de ne pas se multiplier mais de restée cantonnée à cette bulle de frustration. Elle est là, je l’ai vue et ainsi je peux la surveiller et m’assurer qu’elle ne prend pas une place incongrue et inopportune dans ma tête.

2 Comments

  1. La parenthèse psy

    Un texte qui me parle ! J’ai la sensation que plus je grandi/vieilli, moins je supporte la frustration. Ce qui est fou quand on sait que c’est plus difficile de la gérer quand on est enfant et non adulte… Je suis exigeante comme toi, perfectionniste, et surtout impatiente. Parfois je me vois m’exciter pour un rien alors je prends du recul mais pas facile au quotidien ! Je suis d’un tempérament volcanique !

    A bientôt,
    Line de https://la-parenthese-psy.com/

    1. Jeanne

      Merci pour ce commentaire. Je ne sais pas si je la supporte mieux ou pas, mais au moins maintenant je l’identifie. Et je peux réagir différemment et surtout avoir une forme de contrôle sur mes réactions…

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