On a passé un week-end à cuisiner avec César. On a commencé le samedi matin par parcourir ensemble un livre de recettes pour enfants que j’avais acheté il y a quelques années quand il n’avait pas encore l’âge du tout. Il a choisi trois plats et deux desserts. On a tout fait ensemble et c’était sympa. Et puis comme j’intellectualise un peu tout, ça m’a fait réfléchir.
Je pense qu’on prévoit beaucoup de trucs pour les enfants, que certains organisent beaucoup leur vie autour d’eux alors que dans ma vision des choses, il vaut mieux adapter la vie que l’on mène aux enfants. Leur y faire une place plutôt que de tout chambouler. C’est la voie que nous avons choisie en tout cas. Il ne s’agit pas du tout de dire que c’est à eux de s’adapter, c’est plutôt une manière de faire des apprentissages doux. Je ne suis pas non plus dans une optique de faire consciemment de chaque occasion un apprentissage, mais la vérité c’est que c’est le cas, en douceur.
Il a choisi les recettes dont il avait envie : spaghettis à la tomate, gâteau à l’orange, minestrone, gnocchi au pesto et crème à la banane. Nous avons commencé par lister tous les ingrédients dont nous avions besoin. Puis avec cette liste, nous sommes allés dans la cuisine vérifier ce que nous avions déjà. Il a fallu ensuite aller au supermarché et au marché acheter le reste.
Une fois rentrés, je pensais qu’il serait lassé et qu’il ne serait plus si enthousiasmé par le projet, mais ce n’était pas le cas. Il s’est lavé les mains et a mis son petit tablier. Nous avions ouvert le livre sur la table et même s’il ne sait pas encore lire il connaît les chiffres donc il pouvait me dire le nombre de cuillère de sucre ou de gousses d’ail. Il pouvait aussi lire sur la balance si le poids était le bon.
Il a été très impliqué dans tout le processus. Et sur les deux jours puisque nous avions prévu des recettes pour le dimanche, il s’y est remis avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai été vraiment surprise de son entrain.
De mon côté, à aucun moment je ne l’ai forcé à le faire. Il ne s’agissait pas du tout de lui dire que puisqu’il s’y était engagé il devait maintenant s’y tenir. Au contraire, quand il y avait des étapes un peu fastidieuses je les faisais en amont pour qu’il puisse vraiment aussi profiter de cet instant. Par exemple pour les gnocchis, c’est lui qui a épluché et coupé les pommes de terre (avec moi à côté qui m’efforçait de rester zen et de seulement doucement lui rappeler de faire attention à ses petits doigts), mais je me suis occupée de les cuire et de les mettre en purée pendant qu’il était sorti, pour que ce ne soit pas trop laborieux.
Une amie m’avait dit une fois que son fils voulait souvent l’aider à faire à manger mais qu’elle refusait parce que du coup ça prenait trop de temps. Et moi déjà sur le moment je m’étais dit que je ne voyais pas les choses sous le même angle. C’est vrai que ça prend plus de temps de cuisiner avec un enfant et que c’est parfois plus stressant que quand je suis tranquille à écouter une émission en faisant trois trucs à la fois. Mais c’est un gain de temps du point de vue qu’il n’y a pas besoin de l’occuper pendant ce temps ni de s’interrompre toutes les deux secondes pour le surveiller. D’ailleurs en aparté je peux vous confier que depuis longtemps mes enfants m’aident à faire la cuisine, je leur confie souvent une tâche plus ou moins mineure mais dont ils se sentent fiers. Comme ça je les garde à portée d’yeux et ils sont divertis.
C’était un super moment à partager avec César. Déjà, il était fier parce qu’il a choisi les plats, et que je l’ai écouté et que ses choix ont été validés. Il était fier aussi d’avoir préparé le repas de la famille, c’était très bon. C’est forcément bon pour la confiance en soi de voir qu’on est capable de faire quelque chose qu’on n’avait jamais fait et de le faire bien. J’aimais bien lui montrer que je me reportais au livre et que je suivais la recette, comme pour lui dire que moi non plus je ne sais pas tout, mais que ce savoir serait à sa portée quand il saurait lui aussi lire. Et dernière chose et pas des moindres qui rejoint un peu ce que je disais au début ; je trouvais ça bien qu’il comprenne que préparer à manger prend du temps. Réfléchir, organiser, aller chercher, cuire, etc. Il n’est plus un bébé et il peut commencer à comprendre que ses parents passent du temps à faire toutes ces choses. Et comment mieux le comprendre qu’en le faisant lui-même ?
Alors c’est vrai qu’à tous ces moments on ne jouait pas ensemble. Mais je ne pense pas qu’il s’est ennuyé. On a pu discuter et écouter ensemble de la musique (live de Queen à Wembley en 86, on est dans une phase en cantonnant). Et surtout, c’était très bon.
Pour le livre, on a utilisé La cuillère d’argent pour les enfants. Et sinon quand j’étais enfant, ma grand-mère avait celui-ci et je pense un jour l’acheter pour mes enfants parce que c’est un bon souvenir pour moi. Évidemment si vous avez des recommandations je suis preneuse, laissez un commentaire 😉
Miam miam