Arnaud est parti travailler à la bibliothèque juste après le déjeuner. C’est mercredi, je garde les enfants cet après-midi. Il y a beaucoup de vent aujourd’hui alors je ne pense pas qu’on va sortir.
Je me suis dépêchée de les mettre au lit, presque comme s’ils étaient des poupées et je me suis précipitée à mon bureau sans rien ranger de plus autour de moi. Il y a un t-shirt à moi et un gilet à Jasmin à mes pieds, la boîte des petites poupées sur mon bureau et aussi un truc pour faire des bulles vide et un pot de pâte à modeler. Il y a même un petit personnage kinder qui a perdu sa luge. Il y a aussi les cartes de vœux qui attendent leur timbre, une pince à hot-dog de Petit Malin et un schtroumpf jaune ventousable.
Je me suis dit que je rangerais plus tard quand les enfants se réveilleraient et que j’allais essayer de travailler un peu. Je voulais avancer sur une commande pour avoir plus de temps à consacrer à mon gros projet du moment en fin de semaine. Je ressens en ce moment comme une urgence à travailler et quand parfois je me pose la question, je n’arrive pas à savoir d’où m’arrive ce sentiment. J’essaie de me raisonner un peu, mais vraiment pas beaucoup.
Alors je me suis mise à mon bureau et rien n’a marché comme je le souhaitais. Les enfants ont fait un cirque inhabituel. Je les ai d’abord laissés un peu, le temps d’ouvrir les documents dont j’avais besoin. Puis je suis allée voir ce qui se passait. Et j’y suis retournée. Entre-temps, mon Word a planté. Deux fois de suite. L’univers essayait de m’envoyer un message.
J’aurais dû savoir que ça n’irait pas. Je l’avais dit, le mercredi est le jour de non-travail. Consacré aux enfants. Si j’avais suivi mes prescriptions, je n’aurais pas eu cette impression d’échec. Finalement j’ai décidé de sortir Arielle de la chambre et de la laisser jouer un peu dans la terre sur le balcon pendant que je finissais de lire le Milk que j’avais acheté la veille, bien installée au soleil. César s’est endormi. Arielle s’est frotté les yeux et je l’ai couchée. Jasmin croit que je ne sais pas qu’elle est en train de lire calmement dans la salle de jeu.
J’ai décidé de lâcher-prise, et ça se passe mieux, on dirait. Je n’avance pas sur ma commande, mais je suis en train d’écrire et je vais peut-être même trouver le calme de dessiner un peu. (ce n’est pas vraiment une question de temps, mais plus de disponibilité).
Des echecs comme ça, on en veut bien !
Oui, il suffit de ne tendre compte assez tôt pour changer à dynamique