En préparant cet article, je me rends compte que j’ai essayé plusieurs fois de l’écrire. Le premier brouillon remonte à l’année dernière ! Je m’étais finalement contenté d’évoquer le bonheur dans la vie quotidienne, vous pouvez retrouver cet article ici. Et puis finalement, les circonstances actuelles m’ont aidé à trouver la motivation pour enfin l’écrire.
Pour moi le bonheur ne dépend pas des circonstances extérieures. C’est quelque chose qu’on porte en nous. Comme l’amour peut-être. Ainsi, même en période de crise le bonheur peut être présent. On peut tout à fait être à la fois malheureux et heureux, pour des raisons différentes. On peut aussi être triste, avoir peur, être inquiet, mais être quand même heureux.
Ce bonheur, il correspondrait peut-être plutôt avec un alignement de soi avec soi. Je sais qui je suis, je sais quelles sont mes limites et je vis dans ce cadre, ce qui me procure un vrai contentement. Le bonheur serait une forme de lâcher-prise de toutes les choses que je ne peux pas contrôler.
Mais le bonheur ce serait aussi une façon de voir les choses. Une façon de se concentrer sur le positif. C’est rire et sourire à chaque fois que c’est possible. C’est avant de dormir le soir se remémorer les moments préférés de la journée. C’est aborder la journée en observant la beauté autour.
Pour moi par exemple ça peut être en ce moment de me réjouir que je ne suis pas pressée en me réveillant, ou que le soleil brille. Et en me couchant ça peut être que j’ai réussi à mieux tenir l’équilibre pendant le cours de danse du jour ou de repenser à une phrase d’un des enfants.
Ce lâcher-prise et cette attention aux petites choses s’apprennent, j’en suis persuadée. C’est presque un effort au début, mais il procure tellement de bien-être qu’on le fait vite naturellement.
Ces dernières semaines, comme pour beaucoup la situation est compliquée. Il y a l’inquiétude de la santé, pour mes proches et moins proches, une inquiétude financière, une inquiétude d’être à la hauteur de la situation, un sentiment d’inutilité, etc. La liste est longue. Et pour chacun différente.
Les dix premiers jours de confinement je me suis laissée un peu envahir par des choses sur lesquelles je n’avais pas prise et qui occupaient pourtant une grande partie de mon esprit. J’en parlais beaucoup en me disant que ça allait m’aider à gérer. Et finalement un soir je me suis dit qu’il fallait plutôt que j’essaie d’ignorer ce bruit interne. Comme couper le son. Une petite voix m’a dit que c’était du déni. Et une autre plus forte m’a assurée que c’était la bonne chose à faire. Je me suis d’abord dit « je n’en parlerai qu’une fois par jour ». Et en fin de journée je me rendais compte que de ne pas parler du problème l’avait privé de sa place dans mon esprit. Et petit à petit je me suis mise à moins y penser. À y penser avec plus de recul.
Parce que c’est ça le truc, dans ma situation : je suis chez moi. Et je n’ai à peu près aucune prise sur ce qui se passe dehors. Ce que je peux décider c’est : comment je vais m’habiller, ce que je vais manger (en fonction de ce que j’ai sous la main), quel spectacle je vais regarder avec mes enfants l’après-midi. Et pas beaucoup plus en réalité.
Et je me demande maintenant si ce n’est pas déjà le cas en temps normal. Cette situation permet simplement de souligner et de mettre en lumière à quel point nous n’avons pas prise sur le comportement des autres mais uniquement sur le nôtre.
Alors moi je vais continuer à sourire, à rire et à danser, seule ou avec mes enfants ou par écran interposé ou par écrit. Et j’espère que cette énergie vous parviendra, mais ça dépend de vous 😉