J’avais regardé le programme du cinéma et je suis tombée sur Curiosa. Séance à 10h30, je serai sortie pour mon cours de Pilates. Réalisé par une femme Lou Jeunet, tout était bien.
Comment parler de ce film ? Il m’a provoqué des émotions différentes et assez contrastées. Les émotions, l’amour, tenaient aussi une place centrale et je me suis dit que ça tombait parfaitement avec le thème du mois.
En gros, c’est l’histoire de Marie qui est amoureuse de Pierre mais que ses parents marient à Henry à l’issue d’une scène qui relève entièrement de la transaction financière.
À un moment je me suis dit que je n’étais pas intéressée par ce genre de film : les conversations des femmes tournaient uniquement autour des hommes. On sentait l’oisiveté délétère de la bourgeoisie parisienne de la fin du 19e siècle.
Puis doucement le film prend un autre tour. Et on se rend compte que même si les émotions avaient été niées et ignorées c’était quand même elle qui faisait bouger le monde. Marie et Pierre se retrouvent. J’ai été un peu déçue parce que je trouvais que ça collait complètement au cliché bourgeois. Mais un renversement inattendu arrive par le personnage du mari trompé.
Je croyais qu’il ne voyait sa femme que comme une possession, mais il se révèle finalement soucieux de son bonheur et est prêt à faire ce qu’il faut pour. Même la partager, mais sans qu’elle sache qu’il est au courant. Pour moi il y a une vraie grandeur de sa part à faire ce geste d’amour ultime pour le bonheur de l’autre, sans ressentir le besoin de se voir décerner le prix du mari le plus compréhensif. Il encourage même sa femme à écrire et elle est finalement publiée, mais sous un nom d’homme.
C’est là que j’ai compris qu’il s’agissait d’une adaptation de l’histoire vraie de Marie de Hérédia et de Pierre Louÿs. Et j’ai maintenant bien envie de lire L’Inconstante de Gérard d’Ouville. Vous l’avez lu ?