La semaine dernière, j’ai publié un article sur l’élasticité du temps et j’expliquais comment pour réussir à en faire plus, j’en faisais tout simplement plus, remplissant chaque minutes de ma journée avec l’écriture, le dessin, mais aussi les enfants, le linge, la cuisine, le rangement.
La semaine encore avant cet article, je m’étais blessé aux mains et j’avais été forcée de ralentir le rythme, tout simplement parce que je ne pouvais pas faire grand chose. Et je m’étais demandé dans l’édito de la newsletter (à retrouver ici) si ce n’était pas un message de l’univers ou de moi à moi-même que j’en faisais un peu trop et que j’avais besoin de repos.
Alors j’ai essayé de prendre un peu de recul sur mon mode de fonctionnement.
Je vais laisser de côté tous les aspects domestiques parce que cette organisation est la seule que j’ai trouvée pour avoir du linge propre, un appartement rangé et manger de façon correcte pour moi et ma famille. Et ça fait partie de mes priorités. J’assume ma volonté de vouloir un appartement nickel et un panier à linge qui n’est pas en constante explosion et je suis prête à faire ce qui faut à ce sujet.
Mon questionnement concernait plutôt le travail. Souvent le week-end je me retrouve à vouloir travailler. Et ma justification est de me dire que comme ça j’aurais pris de l’avance sur la semaine. Mais à un moment je dois bien me poser la question : pourquoi je veux prendre de l’avance ? Au cas où j’aurais un imprévu ? C’est vrai que c’est plus confortable.
J’organise mon travail semaine par semaine : mon objectif est que le vendredi, toute la semaine suivante soit prête. Je n’ai ainsi plus qu’à gérer les affaires courantes et à préparer la semaine suivante. Au moment où je me suis blessée, j’avais presque deux semaines d’avance ; c’était pour le coup bien pratique parce que j’ai pu relâcher la pression et me reposer un peu. Et une fois que je commençais à aller mieux, quelques jours plus tard, ma première intention a été de m’y remettre, alors que souvenez-vous j’avais toujours beaucoup d’avance.
J’ai donc réussi à faire ce pas de côté mental et à me forcer à ne pas le faire.
À ne pas commencer un nouvel article ou une illustration. Je n’ai pas éteint mon cerveau non plus, mais j’ai simplement pris des notes rapides dans mon carnet pour être sûre de ne pas oublier ce qui m’étais passé par la tête. Je me suis un peu reposée. Et j’ai pris conscience que ce n’est pas parce que je n’ai que quelques jours d’avance que je suis en retard.
Le weekend suivant, après une nouvelle blessure bête mais pas vraiment handicapante, j’ai compris qu’il fallait que je maintienne encore un peu cet effort. J’ai seulement travaillé un peu le dimanche soir, moins d’une heure. Ou pas plus en tout cas.
Tout ça pour dire que me poser la question de pourquoi je veux toujours gagner du temps m’a permis de réfléchir à mes façons de faire. Je me suis demandé aussi si un rythme aussi tranché semaine/week-end me correspondait et correspondait à ma famille. Ça fait du bien de se poser des questions. Et ça fait du bien de se reposer. Mais je me suis rendue compte que ça ne me dérangeait pas de travailler le soir et le week-end, quand mon cerveau est prêt. De travailler quand l’inspiration venait et de me laisser tranquille à d’autres moments. Parfois ces moments de tranquillité tomberont le week-end. Et parfois un mardi. J’irai au cinéma, je chercherai l’inspiration ailleurs.
De m’imposer un rythme traditionnel pendant ces quelques jours a finalement pour moi été source d’une certaine forme de stress puisqu’il fallait donc que je sois vraiment productive à des moments précis. Mon cerveau ne fonctionne pas comme ça. Je vais parfois avoir une super idée en me couchant. Il vaut mieux que je prenne le temps nécessaire à l’écrire à ce moment là et compenser le lendemain en y allant plus cool, une fois les enfants déposés.
Et peut-être que je devrais enfin accepter une chose : j’aime travailler. Je n’aurais jamais pensé écrire ces mots.
Et pour répondre à la réponse initiale : je sais désormais pourquoi je veux gagner du temps tout le temps. Pour en faire plus, tout simplement.