Je lis en ce moment la série d’Elena Ferrante et j’ai fini le troisième tome. Évidemment j’aime bien lire. Pour le dépaysement. Pour le voyage. Pour la découverte. Et aussi pour ces moments où d’un coup je réalise que l’auteur a mis le doigt sur un truc que je pensais quand l’avoir formulé. Et ma pensée peut se dérouler comme un fil.
Le roman fait vivre le personnage d’une autrice qui a écrit un roman et on voit au fil des pages les réactions des autres à son livre. Et ce qui m’a frappé c’est que les personnages semblent voir dans son livre autre chose que ce qu’elle a voulu écrire.
Et c’est quelque chose qui m’arrive souvent. Au début j’étais un peu déstabilisée parce que souvent quand j’écris un article assez personnel, les gens ne réagissent parfois pas comme je m’y serais attendue. J’ai même eu l’impression quelques fois qu’ils réagissaient à côté. Ou je me suis dit à moi-même qu’ils n’avaient pas compris ce dont je parlais. Et je ne savais pas comment réagir.
Quand quelqu’un me parle de ce que j’ai écrit, il y a souvent un moment où je me dis « je n’ai pas écrit ça »
Et Lenu dans le livre, jamais ne les dément. Elle les laisse et laisse vivre son livre. Et je me dis que c’est la bonne attitude. Une fois que j’ai écrit quelque chose, ça ne m’appartient plus. Comme un dessin où chacun peut voir ce qui lui plaît. Alice Diop qui est une réalisatrice que j’ai découvert récemment disait exactement la même chose dans La Poudre. Pour elle, ses films appartiennent à ceux qui les regardent. Partout, chacun voit le bagage qu’il porte en lui quand il lit ou regarde quelque chose.
Chaque lecture est une interprétation et on ne peut pas faire abstraction de ses soucis du moment ou de ses questionnements. C’est parfois un mot, parfois une phrase qui fera la différence et déclenchera les émotions et la réflexion. Et c’est ça qui me plaît dans l’écriture et dans la lecture.
Un bel article !
Ça me donne envie de le lire. Merci pour tes mots sincères. J’adore beaucoup.
Bonne journée ♥
AAAAh ! Merci !