Aujourd’hui je vous propose un texte un peu différent. Écrit lors d’un atelier d’écriture à la fac. L’occasion de vous montrer ce qui peut se produire et vous donner envie de venir au premier atelier d’écriture que j’organise : samedi prochain !
Ça pourrait être l’intérieur de la maison qui brulait. Les pompiers ont éteint le feu. Mais personne ne reconstruit après l’incendie et la maison reste ainsi. Détruite, mais pas vraiment. Elle tient même bien debout. Alors les pompiers sont partis. Et moi je suis déjà à l’hôpital. Ou peut-être encore dans la voiture. Ou je suis rentrée à la maison contente de mon aventure parce que trop petite encore pour comprendre l’inquiétude. Ou alors parce que déjà je suis insouciante des soucis des autres. Moi je ne suis pas sur la photo mais j’aime l’image pour son côté paisible et sa suspension, justement achrone. Il n’y a pas de date, on ne sait pas depuis quand elle est abandonnée. Peut-être seulement cette pièce est désertée parce qu’elle est maudite et le reste de la demeure est bien entretenu et cossu comme était on l’imagine la pièce par le passé. Ou alors les autres pièces sont dans un état pire. Et sans rose pour y ajouter l’irrésistible douceur. Qui va venir s’assoir dans ce fauteuil ? Je le verrai bien dans mon salon. ou sur la terrasse. Même le fauteuil ne permet pas de dater. Peut-être qu’on est à l’intérieur de ma tête dans 60 ans, même 65 ans.
Ça commence à se délabrer, les souvenirs se mélangent encore plus, mais la douceur et le rose imprègnent mon intérieur, peu importe son état.
Le fauteuil me rappelle celui de Molière. Mais je ne suis pas la malade imaginaire puisque je ne suis jamais malade, même la fois où j’avais vomi du sang, cette fameuse fois. Personne n’a vraiment compris. Alors est-ce que je suis la vivante imaginaire ? Celle qui passe trop de temps à se demander si ce qu’elle vit est réel. Rien n’existe, tout existe et ce fauteuil quand même pas vraiment rose ressemble à une invitation et en regardant par les carreaux je suis certaine de voir la vie en rose même si je déteste cette chanson. Je n’aime pas tout ce qui est rose, je fais preuve de discernement. La plupart des choses ne me plaisent pas. Et si vous croyez que la douceur du rose est une faiblesse, vous vous trompez c’est sa plus grande force et je pense que c’est pour ça que cette maison ou au moins cette pièce est toujours là. C’est le rose qui la fait tenir encore.
comme tu nous entraine dans cette pièce, dans ce rose, ou simplement dans ce texte.
Merci