De l’image qu’on se fait de soi et comment parfois on arrive à s’en détacher.
Depuis des années et des années et des années je porte la frange. Plus ou moins longue, plus ou moins coiffée, plus ou moins destroy. Mais toujours la frange.
le premier été au Marseille j’avais tellement chaud qu’il m’est arrivé de remonter mes cheveux complètement, frange incluse. Mais je réservais cette coiffure pour la maison ou bien les endroits plus personnels comme les dîners entre amis. Mais avant de reposer un pied dehors, je lâchais à nouveau mes cheveux comme un bouclier de protection (rassurez-vous je ne vais pas défier une déesse qui risquerait de faire de moi la Méduse du 21e siècle). Comme si mon visage dégagé était réservé à la sphère intime.
Et puis au fil des mois j’ai de plus en plus souvent gardé mes cheveux relevés et mon front exposé. Au début ça me faisait vraiment bizarre, je me sentais comme nue. Et maintenant, il m’arrive même de sortir avec les cheveux relevés. Je demande même maintenant à la coiffeuse de me la laisser suffisamment longue pour que je puisse l’attacher facilement.
Avant ça n’aurait jamais été même envisageable. Et l’autre jour où je marchais justement dans la rue avec mes cheveux bien tirés, prête pour quelques heures de danse, je me demandais ce qui avait tant changé en deux ans. C’est comme si je n’avais plus besoin du doudou que représentaient mes cheveux. Comme si je n’avais plus besoin de me cacher et que je pouvais enfin me montrer. Je n’ai pas vraiment de réponse à la question de savoir comment c’est arrivé.
Je pense que c’est en partie grâce au fait que je suis beaucoup mieux dans ma peau depuis quelques mois. Certainement aussi parce que je suis très bien entourée. Et enfin le fait de savoir un peu plus ce que je veux ces derniers temps n’a certainement pas fait de mal.