Le rythme vs l’objectif

J’ai déjà parlé de mon carnet et du suivi graphique que j’y renseigne. Au début, je ne comprenais pas trop pourquoi je faisais ça ni pourquoi ça me plaisait. Je le faisais un peu machinalement avec la satisfaction quotidienne de noircir les cases, chaque case remplie signifiant que j’avais rempli l’un de mes objectifs quotidiens.

Ce suivi m’apprend deux choses. D’abord à me tenir à mes objectifs. Le suivi me rend responsable vis-à-vis de moi-même. Pour les tâches vraiment indispensables à mon travail quotidien comme l’écriture et le dessin, ça me rend plus efficace, car j’ai envie de barrer ma case au plus tôt dans la journée. Et commencer à travailler plus tôt signifie non seulement plus de temps, c’est évident. Mais surtout, ça signifie que je lance ma réflexion plus vite et qu’elle a le temps de se dérouler sur toute la journée m’emmenant parfois à des endroits inattendus.

Il faut régulièrement que je me force. Je prends un feutre, un papier et je commence à dessiner. Ça commence par des gribouillages et ça peut devenir un vrai dessin. Avec l’écriture, si rien ne me vient, j’ouvre simplement un nouveau document, j’y note la date et je commence à écrire ce qui me passe par la tête jusqu’à ce qu’une idée qui me semble valoir le coup d’être développée se présente. Et c’est toujours le cas à un moment ou un autre.

lentement mais surement

Ce processus de suivi m’apprend aussi à ne pas me juger. Je me concentre sur le processus et le rythme du travail. Je m’astreins à travailler chaque jour, tout en ne me jugeant pas les jours où certaines cases ne sont pas noircies. Ces vides témoignent aussi de mon état d’esprit. Mais surtout ce que je réalise, c’est qu’en me concentrant non plus vraiment sur le résultat, mais sur le processus, en m’astreignant à un rythme, mes progrès sont vraiment étonnants.

Mon seul objectif de 2018 c’était d’arriver à faire le grand écart. Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas vraiment un objectif super, parce que si je n’y arrivais pas je serais dans une situation d’échec que j’aurais créé seule. Je me suis donc concentrée sur les étirements quotidiens. Je ne me mets plus la pression et je n’ai plus en tête un objectif lointain. J’ai simplement à l’esprit l’objectif tout à fait atteignable de devoir m’étirer 5 à 10 minutes tous les jours.

En réalité, j’ai aussi un autre objectif en 2018, c’est de finir mon deuxième roman. Je voudrais le présenter à un concours dont les inscriptions finissent fin avril. Mais en janvier, je me sentais écrasée par cet objectif de devoir absolument le finir à cette date qui me paraissait si proche. Finalement j’ai changé de perspective et j’essaie de me tenir à écrire trois pages par jour. Et j’avance bien plus vite que je ne l’aurais espéré. Il y a des jours où ces trois pages naissent laborieusement. Il y en a d’autres où sept pages vont venir comme si mon écriture m’entrainait.

Je me concentre sur le quotidien en m’allégeant du poids de mon objectif final, tout en le gardant en tête. C’est un équilibrisme mental qui me permet d’avancer à mon rythme. Je m’encourage avec bienveillance.

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