Drapeau orange

Je voyais les drapeaux oranges qui flottent au-dessus du fort Saint-Jean. Ils représentent les migrants qui traversent la Méditerranée. En plus j’étais en train d’écouter LSD, la série documentaire de France-Culture, un épisode consacré justement au sauvetage des migrants qui partent de Lybie dans l’espoir de rejoindre l’Europe.

Ça me rendait triste comme à chaque fois que je suis confrontée à cette réalité. Je suis triste parce que mon impuissance est totale face à cette situation.

Et puis ça m’a fait penser à mon grand-père et ses parents qui ont été sur les routes pour trouver un endroit où ils pourraient simplement vivre.

Je sais qu’il y a une polémique qui existe autour du mot « migrant ». Mais je ne peux pas me résoudre à employer le terme de « réfugié » qui représente une réalité juridique. En revanche je refuse de faire la distinction entre migrant économique et politique ou quoi. Crever pour une raison ou une autre, c’est toujours crever.

Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi on a laissé cette chance à ma famille et qu’il me semble qu’on ne l’a laisse plus à d’autres. Mais je me demande aussi si on a vraiment laissé une chance à mes aïeux où s’ils l’ont simplement saisie. Ou plutôt agrippé et qu’ils ne l’ont plus lâché. Je ne pense pas que ça a été facile pour eux. Plus ou moins que pour d’autres je ne saurais pas dire. Ca dépend de tellement de choses, des événements, de l’environnement et aussi de la personnalité de chacun.

N’empêche que je suis sure et certaine que mon grand-père avait une force que peu de gens auraient pu avoir. Sa vie est digne d’un roman d’aventure à rebondissements. Et même on se dirait peut-être que l’auteur en a tant fait, que ça perd en crédibilité.

Sa force traverse les générations et je me dit souvent que s’il a pu affronter autant et triompher toujours, je dois être à la hauteur. Pour moi, Il ne s’agit pas d’accomplissements sociaux, mais plutôt d’une façon de mener sa vie. Je ne saurais pas dire qu’elles étaient les valeurs qui lui étaient chères, je ne l’ai finalement pas connu longtemps. Je dirai simplement qu’il faut faire toujours son possible pour contrer la barbarie.

J’ai regardé dans le dictionnaire le contraire de « barbarie ». Il m’a proposé « humanité ». C’est à la fois vague et plutôt clair. Je vais m’efforcer de vivre ma vie ainsi, en mettant l’humain au centre. Tous les humains.

Si vous avez des pistes et des idées de ce qu’on peut faire à une échelle toute petite pour venir en aide à ces personnes qui tentent chaque jour de rejoindre notre continent, dites-moi.

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5 Comments

  1. Nicolas Verry

    Jeanne, n’aurais-tu pas envie de creuser cette histoire familiale, de te documenter, d’interviewer ta grand-mère, ton père et toute ta famille , pour nous restituer tout ça dans une belle histoire ? A moins que ça déjà été fait ?

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